Il faut protéger les abeilles

Il faut interdire toutes les substances qui sont nuisibles aux abeilles car les abeilles sont nos amies. Il peut paraître pour le moins naïf de présenter la situation ainsi, mais c’est un fait prouvé : sans l’apport des abeilles, de nombreuses plantes ne peuvent pas vivre et l’espèce humaine ne serait plus capables de les exploiter, au moins aux coûts actuels.
On a donc tout intérêt à protéger les abeilles car elles font un travail que l’homme n’est pas encore capable d’assumer.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 2 Février 2013

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Bruxelles propose d’interdire durant deux ans l’utilisation des trois insecticides mis en cause dans le déclin des abeilles
La décision, qui pourrait s’appliquer dès le 1er juillet, concerne les cultures de maïs, coton, colza et tournesol

Ce n’est pas encore un champ fleuri qui s’ouvre aux abeilles, mais le terrain pourrait momentanément se dégager de quelques-uns des pesticides qui les déciment. La Commission européenne vient de proposer, jeudi 31 janvier, d’interdire pendant deux ans l’utilisation de trois insecticides de la famille des néonicotinoïdes – chlothianidine, imidaclopride et thiamétoxam -, sur les cultures de maïs, colza, tournesol et coton. Si les Etats membres adoptent cette disposition lors d’une prochaine réunion, le 25 février, elle pourrait s’appliquer dès le 1er juillet et donc concerner les récoltes de 2014.

Qu’ils portent le nom de Cruiser, Gaucho, Régent, Poncho, Nuprid ou Argento, qu’ils soient produits par le suisse Syngenta, l’allemand Bayer ou le japonais Philagro, les néonicotinoïdes sont des pesticides extrêmement utilisés en agriculture. Leur mise en cause suit le rapport de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) publié le 16 janvier, qui concluait sans hésitation à leur toxicité.

Après avoir entendu les réponses des industriels, le commissaire à la santé et à la politique des consommateurs, Tonio Borg, suggère donc une suspension de cette catégorie d’insecticides sur quatre cultures très attirantes pour les butineuses, mais qui s’avèrent aussi particulièrement dangereuses au moment des semis, lorsque les graines enrobées de produit dégagent des poussières toxiques.

Une telle expérimentation grandeur nature d’une durée de deux ans permettrait d’observer l’ampleur de l’effet des néonicotinoïdes sur les butineuses.

Demi-mesure

Les représentants de l’Allemagne, de l’Espagne et du Royaume-Uni ont estimé que cette mesure était quelque peu précipitée. A l’inverse, le ministre français de l’agriculture s’est  » réjoui  » de cette avancée, comme son homologue de l’écologie, Delphine Batho.

Stéphane Le Foll a rappelé au passage que la France avait suspendu en juin 2012 l’autorisation de mise sur le marché du Cruiser OSR destiné au colza et demandé la saisie de l’EFSA. De son côté, l’Italie a interdit les néonicotinoïdes en traitement du maïs dès 2008. Quant à la Slovénie, elle a pris cette décision pour l’ensemble de ses cultures.

Ce sont ces situations disparates au sein de l’Union européenne qui ont incité la Commission à formuler sa proposition, au grand dam des industriels de l’agrochimie.

Pour les défenseurs de l’environnement, il s’agit pourtant d’une demi-mesure, car la contamination par les poussières n’est que l’un des aspects de la toxicité des néonicotinoïdes. L’Union nationale de l’apiculture française (UNAF) a prestement réagi, dénonçant une proposition  » inacceptable « . Pour l’UNAF, l’avis de l’EFSA – qui souligne aussi la dangerosité de ces insecticides au stade de la guttation (l’exsudation, par la plante, de gouttelettes d’eau imprégnées du pesticide) – appelle une réponse plus radicale, pas seulement pour les cultures attractives pour les abeilles.

Les effets des néonicotinoïdes ont tendance à persister dans les sols, renchérit la Confédération paysanne, en citant plusieurs études. Résultat : ces molécules peuvent contaminer des graines non traitées mais plantées dans une parcelle ayant reçu de l’imidaclopride un à trois ans auparavant. A leurs yeux, le moratoire de deux ans n’est donc pas suffisant.

L’association France Nature Environnement en profite pour dénoncer le recours systématique aux néonicotinoïdes en agriculture, ce  » qui relève d’un usage irraisonné des pesticides « . Une pétition pour un retrait total de cette famille d’insecticides du marché européen a recueilli 2 millions de signatures en trois jours par le biais de l’ONG Avaaz.

Martine Valo


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