On ne peut pas payer des élus à ne faire que la moitié de leur boulot !

Le cumul des mandats est une plaie car elle revient à payer des gens à ne pas faire leur travail ! C’est inacceptable de dilapider l’argent public de cette façon ! On s’en fout de savoir que leur revenu est plafonné ! Il l’est, certes, mais l’élu peut refiler le surplus à d’autres élus, ce qui est inacceptable ! En agissant de la sorte, l’élu qui reçoit les subsides de son collègue, va forcément perdre de son indépendance, in fine, aller à l’encontre de l’intérêt général !

On peut avoir une vision nationale et locale sans pour autant avoir les casquettes d’élus ! Mais cumuler les mandats, c’est ne pas faire son métier car, bien souvent, le rôle de l’élu local et national sont des jobs qui requierrent un plein temps. Si on cumule, on ne fait que la moitié du job, et ça, c’est inacceptable !

Cumuler les mandats, c’est agir comme un voyou ! Il faut réformer cette pratique et vite, car la réforme vise l’intérêt général.

Quant au fait de dire que c’est à l’élu de décider, c’est d’une hypocrisie sans nom : le Français vote pour l’étiquette car il n’a plus confiance en la politique. Ce que le Français ne remarque pas c’est qu’en agissant de la sorte, il favorise des actes qui lui feront perdre confiance en la politique. Les Français ont donc les dirigeants qu’ils méritent. Est-ce une raison pour ne pas vouloir changer les choses ?

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 22 Février 2013

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La bataille d’élus de droite pour la « liberté » de cumuler
L’Association des élus pour la démocratie dénonce le « populisme » du mandat unique

Il y avait l’Entente parlementaire pour la famille, il faudra désormais compter avec l’Association des élus pour la démocratie. A droite, on n’est décidément pas en manque d’imagination – ni de ressources – pour mener des combats cardinaux. Cette fois, il ne s’agit pas de défendre l’institution du mariage, menacée par l’ouverture aux couples homosexuels, mais celle du cumul des mandats, ébranlée par les coups de boutoir de la « démagogie populiste ».

Fer de lance de cette bataille pour la « liberté », Daniel Fasquelle, député (UMP) du Pas-de-Calais, maire du Touquet, président de la communauté de communes Mer et terres d’Opale. Sondage à l’appui, il veut pulvériser les « idées fausses » répandues à propos du cumul des mandats. L’enquête a été réalisée par l’institut BVA (auprès d’un échantillon de 1 069 personnes).

Certes, une majorité des sondés (55 %) se prononce pour une limitation à un seul mandat. Mais, prévient M. Fasquelle, c’est parce qu’ils sont mal informés. La preuve : 66 % ignorent que, lorsque les élus cumulent plusieurs mandats, leurs revenus sont plafonnés. Et, argument massue, « plus on monte dans les catégories professionnelles » (CSP +) – c’est-à-dire, selon la démonstration, plus on est en mesure de raisonner -, « plus les gens sont favorables au cumul ».

Alors, mercredi 20 février, ils étaient une bonne douzaine de députés, et un sénateur, autour de M. Fasquelle pour défendre qu’il n’y a pas de bon parlementaire sans cumul. Annie Genevard, députée (UMP) du Doubs et maire de Morteau, se déclare « en rébellion contre cette montée populiste à l’encontre des élus » : « il faut réaffirmer l’importance du lien entre mandat national et mandat local ».

Pour Yannick Moreau, député (non inscrit) de la Vendée, maire d’Olonne-sur-Mer, vice-président de la communauté de communes des Olonnes, « le non-cumul, c’est la règle des apparatchiks ». Lui aussi s’élève contre « l’empire populiste et démagogique du mandat unique ». « Le cumul permet l’efficacité, assure François de Mazières, député (app. UMP) des Yvelines, maire et président de la communauté d’agglomération de Versailles. Pour être un bon parlementaire, il faut avoir une vision de maire ou, à la rigueur, de conseiller général. »

« On n’est pas des voyous »

Bernard Reynès, député (UMP) des Bouches-du-Rhône, maire de Châteaurenard et vice-président de la communauté de communes Rhône-Alpilles-Durance, s’en prend à la « schizophrénie française ». « Attention à ne pas créer une sorte d’aristocratie républicaine avec des élus déconnectés du terrain, prévient-il. C’est dans le déplacement des poubelles que se constitue la notion de service public. Le député est un maire qui défend les maires à Paris. »

Tour de table aidant, l’indignation monte. « On n’est pas des voyous », s’écrie Pierre Morel-à-L’Huissier, député (UMP) et conseiller général de la Lozère, maire de Fournels. « Je ne vole pas mes indemnités, lance Jean-Luc Reitzer, député (UMP) du Haut-Rhin, maire et président de la communauté de communes d’Altkirch. Notre motivation, ce n’est pas l’argent, c’est le service des citoyens. On n’a pas usurpé notre poste. On a été élu, j’ai les mandats que les citoyens m’ont confiés, j’en suis fier. »

On en viendrait presque à croire que les élus non-cumulards sont des parlementaires au rabais et qu’il faudrait rendre le cumul « obligatoire », comme le suggèrent certains. « Laissons la liberté aux élus de cumuler ou de ne pas cumuler et aux électeurs la liberté de choisir un élu qui cumule ou celui qui ne cumule pas », tempère M. Fasquelle. Nous voilà rassurés.
Patrick Roger


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