Ce pays merveilleux et démocratique qu’est la Russie !

Décidément, Depardieu avait bien raison : la Russie est un merveilleux pays démocratique ! C’est un pays qui respecte foncièrement tous les peuples et l’intégrité humaine. C’est un pays qui se bat pour que les régimes autocratiques et autoritaires se voient dé-légitimer par leur peuple et pour que la démocratie soit universelle à travers le monde !

Un beau pays qui se bat contre l’utilisation d’armes chimiques capables de tuer plusieurs dizaines de personnes avec un seul missile rempli d’un poison rapide et violent.

Décidément, la Russie est un beau pays avec un dirigeant intègre et humain où il fait bon vivre, le meilleurs pays qui soit vous dis-je !

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 30 Août 2013

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ÉDITORIAL
La  » diplomatie Poutine  » ou la politique du pire

En Syrie, il y a une grande puissance sur place. Elle aurait été en mesure, il y a deux ans, d’inciter Bachar Al-Assad à la modération. Elle aurait pu favoriser un dialogue entre le pouvoir et l’opposition. Celle-ci n’était alors pas gangrenée par le djihadisme et manifestait pacifiquement – on l’a trop oublié – contre le régime baasiste.

Ladite grande puissance, toujours avide de reconnaissance, aurait pu jouer un rôle éminent. Elle ne l’a pas fait. Elle a joué à autre chose : la politique du pire. Et elle porte une part de responsabilité énorme, écrasante, dans le fait que le régime syrien a violé le tabou de l’utilisation d’une arme de destruction massive.

Cette grande puissance, c’est la Russie. Elle équipe et entraîne l’armée syrienne. Depuis le début du conflit, Moscou a mis un point d’honneur à poursuivre, et même à intensifier, ses livraisons d’armes à Damas. Bachar Al-Assad le disait encore il y a quelques jours à la presse moscovite : grâce à la Russie, son armée ne manque de rien – pièces détachées pour les avions de chasse, lanceurs de missiles, blindés, etc., pas un bouton de guêtre n’a fait défaut dans l’arsenal de la guerre totale que le régime syrien mène contre la rébellion.

Parce que la relation militaire entre les deux Etats date du début des années 1970, la Russie est le pays qui connaît le mieux l’état-major syrien et aussi, sans doute, les services secrets du régime. C’est la Russie qui a équipé – massivement, paraît-il – la Syrie en armes chimiques. Elle doit avoir une idée assez précise de l’endroit où elles sont stockées.

La Russie défend des intérêts parfaitement légitimes en Syrie. La coopération économico-militaire qu’elle entretient avec ce pays ressemble à celle que les Etats-Unis ont avec nombre de pays de la région. Moscou dispose notamment en Syrie d’une base maritime, à Tartous, qui est la clé de son dispositif naval en Méditerranée. Les liens commerciaux ne sont pas négligeables non plus.

Américains et Européens ont assuré Moscou qu’une solution politique, si elle était cherchée en commun, préserverait les intérêts russes en Syrie. Mais le Kremlin n’a rien fait pour la favoriser. Au contraire, il s’est refusé à exercer la moindre pression sur le régime. A mesure que la guerre civile prenait forme, Moscou a eu beau jeu de dire que la Russie contenait en Syrie l’extension d’un extrémisme sunnite qui la menace en ses marches caucasiennes.

Mais ce n’est pas le fond de l’histoire. Le comportement irresponsable des Russes en Syrie s’explique autrement. Il est le produit de cette  » resoviétisation  » de la diplomatie russe que conduit le président Vladimir Poutine. Mélange d’ultranationalisme et de paranoïa, elle consiste à s’opposer partout à  » l’ Occident  » – présenté comme un ennemi stratégique et culturel, dont l’unique souci serait d’empêcher la Russie d’être à nouveau une grande puissance. Alors, M. Poutine s’oppose en Syrie… au prix de la banalisation de l’emploi de l’arme chimique.

On ne trouvera qu’une excuse au Kremlin : à aucun moment les  » Occidentaux  » n’ont exercé de pressions sérieuses pour lui faire changer de politique en Syrie.


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