Il ne faut pas confondre facilité et pérennité

Car c’est facile de créer sa boite, tout serait résolu en France ? Bien sûr que non ! La facilité de création est une chose, la pérennité en est une autre… Le taux, en France, de survie d’une entreprise à 5 ans est de seulement 50%. Cela veut dire que pour une boite sur deux, on n’en entend plus parler sous 5 ans : c’est très, c’est trop peu !

A quoi cela sert-il de faciliter la création des entreprises si elles meurent si tôt ? A la limite, il vaudrait mieux qu’il soit moins facile de créer une entreprise, mais de s’assurer de sa viabilité à long terme !

Ce taux est dépendant des facteurs de financement d’abord, mais aussi d’imposition et de charges qui pèsent sur elles. En France, elles sont prises comme des vaches à lait : sitôt leur création entérinée, l’Etat se sert sur la bête par les charges sociales, patronales et liées aux sociétés. Comme l’Etat ne garantit nullement l’accès au financement de ces entreprises, elles peuvent se retrouver très vite en difficulté. L’Etat , au lieu de se servir de ses entreprises comme une force, s’en sert comme financement pour privilégier le financement des salariés, en premier lieu, de ses 5 millions de fonctionnaires.

La force d’un pays se retrouve dans son taux de création d’entreprises et de leur survie à long terme, non à l’aune du nombre de ses fonctionnaires.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 30 Août 2013

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Créer une entreprise en France ? Plus facile qu’on ne croit

N’en déplaise aux pourfendeurs des lourdeurs administratives françaises, l’Hexagone n’est pas l’épouvantail à entreprises que l’on pense. Au contraire, selon une étude comparative portant sur les pays du G20, publiée mercredi 28 août par le cabinet d’audit et de stratégie Ernst & Young, la France fait partie des pays dans lesquels il est le plus facile de créer une entreprise.

En termes  » de coûts, de délais et de démarches administratives « , le pays se positionne dans le peloton de tête des pays du G20 pour l’entrepreneuriat, estime ce baromètre, qui s’appuie sur une batterie d’indicateurs et sur une enquête menée auprès de 1 500 créateurs d’entreprise.

 » Il suffit de 5 procédures administratives et 7 jours en France pour créer une entreprise, contre 7,6 procédures et 22 jours en moyenne dans les pays du G20 « , a calculé Ernst & Young, qui a repéré  » des signes de changement de cap bienvenus de la part du gouvernement  » pour encourager les jeunes pousses.

La France est notamment en tête du classement dans le G20 pour ses efforts en matière d’éducation et de formation à l’entrepreneuriat. En 2011, première édition du baromètre, l’Hexagone était particulièrement mal noté dans ce domaine, avant de grimper à la 9e place cette année. Pour autant, les chefs d’entreprise ne sont pas convaincus : seuls 22 % considèrent que la culture entrepreneuriale du pays est développée, très en dessous de la moyenne des pays du G20 (57 %). L’aversion au risque reste très ancrée dans la culture française, où l’échec est mal vu, pointe l’étude.

Mais les efforts du pays portent leurs fruits, écrivent les auteurs : la part du produit intérieur brut (PIB) consacrée à l’éducation (5,8 %) est très supérieure à la moyenne des pays du G20 (4,8 %), tout comme la part du PIB destinée à la recherche et développement (R & D).

 » Peut mieux faire « 

La part des employés du tertiaire augmente de façon constante et de plus en plus de R & D est faite dans les universités, un bon signe selon Ernst & Young, même si en termes de brevets, l’Hexagone reste à la traîne, surtout par rapport à Allemagne.

En revanche, et ce n’est pas une surprise, la France est très mal classée en matière d’accès au financement de ses entreprises (16e place). Le poids de sa fiscalité et de sa réglementation la font également dégringoler au 16e rang.

La France est le seul pays à ne pas avoir allégé ses impôts entre 2005 et 2012, contrairement aux autres économies de l’Union européenne. Le rapport salue néanmoins les crédits d’impôts mis en place par le gouvernement et la création du statut de start-up innovante, même si  » d’autres efforts restent à faire « .

Côté financement, les trois quarts des entrepreneurs interrogés estiment que l’accès au crédit s’est durci depuis la crise. Même si les créations de fonds d’investissement se multiplient, le volume total de capital-risque engagé dans l’économie française n’a pas encore retrouvé ses niveaux d’avant-crise.

 » Peut mieux faire « , encourage Ernst & Young, mais la France a, selon le cabinet, beaucoup d’atouts en main.

Audrey Fournier


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