L’affaire Taubira masque-t-elle l’affaire Sarkozy ?

On le voit aujourd’hui, les écoutes révèlent que Sarkozy et son avocat ont tenté d’influer sur un juge au sein de la Cour de cassation. La justice dispose donc d’éléments et le fait que Madame Taubira ait ou non été au courant n’est pas important et ne doit pas occulter l’essentiel.

La justice doit donc s’intéresser à M. Sarkozy et Madame Taubira doit être laissé tranquille dans cette affaire. Elle est nulle, tout le monde le sait. Elle est tellement nulle qu’elle n’a pas levé le petit doigt quand le Conseil supérieur de la magistrature n’a pas sanctionné M. Courroye, par pur corporatisme, dans les affaires des fadettes du Monde alors que ce juge avait trahi la nation en violant de façon manifeste le secret des sources en matière journalistique.

Madame Taubira doit donc démissionner mais pour les raisons liées à l’affaire Courroye, pas pour les raisons liées à cette affaire.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 14 Mars 2014

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Les documents brandis par Mme Taubira renforcent le soupçon de trafic d’influence
Des magistrats de la Cour de cassation auraient été approchés par le camp sarkozyste

Ce sont cinq mots, prononcés sur les écoutes téléphoniques par Thierry Herzog, le conseil de Nicolas Sarkozy :  » Avec ce que tu fais.  » Cinq mots, adressés au relais sarkozyste au sein de la Cour de cassation, Gilbert Azibert, qui caractérisent, selon le parquet financier, le délit de trafic d’influence reproché au camp sarkozyste. Cinq mots, donc, pour renvoyer aux manœuvres de l’ombre de M. Azibert, qui aurait ainsi approché  » deux ou trois  » de ses collègues de la haute juridiction, afin de leur  » expliquer  » la bonne vision du dossier Bettencourt, selon laquelle il conviendrait d’annuler la saisie des agendas Sarkozy. Il est même question d’une perquisition dont Me Herzog aurait eu connaissance, et ce avant même que les policiers se déplacent.

Ces éléments, évoqués tant par Eliane Houlette, la procureure nationale financière, que par Philippe Lagauche, avocat général à la cour d’appel de Paris, dans leurs rapports du 26 février brandis imprudemment par Christiane Taubira, mercredi 12 mars, attestent que la justice dispose d’éléments tangibles dans cette affaire. Les juges Patricia Simon et Claire Thépaut, forts des mails et documents saisis lors des perquisitions du 4 mars, vont donc continuer leur enquête. Sous haute pression.

De source judiciaire, il apparaît probable que les enquêteurs vont demander l’audition des magistrats de la Cour de cassation, susceptibles d’avoir été influencés par M. Azibert. Rien ne s’oppose non plus à des mesures de garde à vue visant les trois principaux protagonistes du dossier, MM. Sarkozy, Herzog et Azibert.

Nom d’emprunt

Les deux rapports révèlent également que c’est entre le 28 janvier et le 11 février 2014 qu’ont été interceptées des conversations téléphoniques entre Nicolas Sarkozy, utilisant une ligne téléphonique souscrite sous un nom d’emprunt (Paul Bismuth), et Me Herzog :  » M. Thierry Herzog aurait pu être renseigné « , tant  » sur la surveillance des téléphones de Nicolas Sarkozy  » que sur l’éventualité  » d’une perquisition « .

Selon Mme Houlette,  » ces communications mettent également en évidence  » que M. Azibert  » aurait fait part à Thierry Herzog de son souhait d’être nommé conseiller au tour extérieur au Conseil d’Etat de Monaco et que Nicolas Sarkozy aurait assuré qu’il l’aiderait dans ce projet “avec ce que tu fais » (selon Me Herzog) « .

L’avocat général Philippe Lagauche, ce même 26 février, relève aussi une violation du secret de l’instruction : M. Sarkozy aurait été prévenu de sa mise sur écoutes.  » Il est en effet apparu que Nicolas Sarkozy en aurait été informé, après que le bâtonnier de Paris ait été lui-même averti par le juge d’instruction « , explique M. Lagauche.

G. Da. et F. Lh.

    Le cabinet de Me Herzog n’a pas été écouté

     » Les lignes téléphoniques de Me Thierry Herzog « , l’avocat de Nicolas Sarkozy,  » n’ont jamais été interceptées et enregistrées « , a indiqué mercredi 12 mars le parquet national financier.  » Seule une ligne téléphonique, souscrite sous un nom d’emprunt, a été placée quelques heures sur écoute, immédiatement interrompue dès lors qu’elle a été identifiée comme étant la sienne.  »


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