Quand Manuel Valls va à l’encontre des préconisations de Human Rights Watch (HRW)

Human Rights Watch (HRW) dit qu’il ne faut pas faire d’affaires avec les colonies. C’est une bonne chose car les colonies violent les droits de l’Homme.

Les colonies sont illégales car implantées sur un territoire qui n’appartient pas au pays. A ce titre, non seulement le boycott des produits des colonies est juste, mais le boycott des produits Israéliens l’est tout autant, car les colonies bénéficient des aides de l’état d’Israël.

Le boycott est un droit d’expression élémentaire qui doit être protégé à partir du moment où il se fonde sur des raisons claires et motivées. Le droit humanitaire international étant violé par Israël, il est logique qu’Israël soit l’objet d’un boycott économique.

Cet article donne toute une liste de ces abus par ce pays. Le boycott est donc plus que légitime. En attendant, Manuel Valls dénonce ce boycott, avalisant des actions abjectes et intolérables par Israël. Cette position est honteuse et jette un discrédit sur notre politique étrangère en tuant la liberté d’expression et en avalisant une politique intolérable par Israël.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 20 janvier 2016

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Israël : HRW appelle à ne pas faire affaire avec les colonies
Human Rights Watch souligne la responsabilité des entreprises étrangères dans la colonisation
En développant une activité avec ou dans les -colonies israéliennes en Cisjordanie, les entreprises se rendent coupables de violations du droit international. C’est ainsi que se résume le sévère rapport de l’organisation Human Rights Watch (HRW) publié mardi 19 janvier. Il se concentre essentiellement sur la  » zone C « , qui se trouve entièrement sous contrôle israélienet représente 60 % du territoire.

 » Human Rights Watch n’appelle pas à un boycott des consommateurs contre les entreprises des colonies, mais plutôt à ce que les sociétés se mettent à la hauteur de leurs responsabilités en matière de droits de l’homme en cessant toute activité liée aux colonies, explique le rapport. De plus, les consommateurs devraient disposer de toute l’information nécessaire, par exemple sur l’origine des produits, pour pouvoir prendre des décisions informées.  » Cette publication intervient trois mois après la décision de l’Union européenne, adoptée le 11 novembre 2015, d’étiqueter les produits fabriqués dans les colonies, ce qui a provoqué la fureur de l’exécutif israélien. HRW appelle les gouvernements à exclure les produits fabriqués dans les colonies de traitements préférentiels prévus dans les accords de libre-échange avec Israël.

Près de 350 000 juifs vivent en Cisjordanie, sans compter ceux installés à Jérusalem-Est. Il existe près de 100 colonies officiellement reconnues par le gouvernement israélien, ainsi qu’une centaine d’avant-postes, illégaux mais bénéficiant tout de même d’une aide financière et matérielle des autorités. Le gouvernement a classé 90 % des communautés en  » zones de priorité nationale « , bénéficiant ainsi de -conditions favorables à l’investissement, avec de fortes subventions publiques. Le rapport note qu’il existe en Cisjordanie 20 zones commerciales israéliennes, couvrant 1 365 hectares. En outre, les colons contrôlent 9 300 hectares de terres agricoles. Près de 55 000 personnes, soit 42 % de la population active dans les colonies, sont employées à l’intérieur même des communautés en Cisjordanie.

Grignotage des terres
Le premier type d’activité étudié est celui relatif à l’édification et au fonctionnement des colonies, des prêts immobiliers aux prestations quotidiennes comme le ramassage des poubelles. Le deuxième concerne les entreprises implantées dans les zones industrielles ou agricoles relevant des colonies, attirées par la main-d’œuvre bon marché, les largesses fiscales ou les ressources naturelles.

Dans les deux cas, HRW souligne que les entreprises facilitent les violations par Israël du droit humanitaire international. Ces violations sont notamment évidentes dans la confiscation des terres appartenant aux Palestiniens, dans l’appropriation des ressources naturelles (eau, pierres), dans les politiques discriminatoires (infrastructures réservées aux colons).

Le premier domaine où les discriminations sautent aux yeux est celui de l’attribution de permis de construire. Selon les propres statistiques de l’Administration civile israélienne en Cisjordanie, entre 2000 et 2012, seuls 210 permis, sur 3 565 demandes palestiniennes, ont été accordés. En revanche, les colons ne cessent de grignoter les terres palestiniennes.

Exemple historique : Ariel. Créée en 1978 sur 462 hectares pour des raisons officielles de sécurité, cette colonie n’a cessé de s’étendre depuis. Trois enclos successifs ont été édifiés, avalant à chaque fois des centaines de mètres supplémentaires de terres agricoles palestiniennes. Selon HRW, les secteurs de la banque, de la construction et de l’immobilier participent tous à leur niveau aux violations du droit international, en permettant l’installation de nouvelles familles de colons sur ces terres expropriées.

Le deuxième domaine étudié est celui des infrastructures. HRW cite l’exemple des décharges. L’une des plus importantes est située sur des terres confisquées dans la vallée du Jourdain. Construite sans étude de l’impact environnemental, elle ne dessert que les colons et des zones d’habitation à l’intérieur d’Israël. En revanche, les Palestiniens ont bien du mal à obtenir le droit d’en creuser.

L’ONG se penche aussi sur le cas des carrières de pierres. Les colonies en ont développé onze. Aucune autorisée pour les Palestiniens, dans la zone sous administration israélienne, soit un manque à gagner annuel estimé à 241 millions de dollars par la Banque mondiale. Les carrières palestiniennes produisent le quart des pierres ramassées par les carrières israéliennes. Lorsqu’elles poursuivent leurs activités sans autorisation, elles risquent de se voir confisquer leurs équipements et de devoir payer une forte amende.

Enfin, HRW met en exergue la discrimination dont souffrent les travailleurs palestiniens dans les colonies. La Cour suprême israélienne a eu beau rejeter en 2007 l’idée d’un système juridique double, en demandant l’application du droit du travail israélien à ces employés palestiniens, le gouvernement n’a jamais appliqué cette décision. Dès lors, ces travailleurs ne bénéficient pas de droits sociaux élémentaires et sont payés en dessous du salaire minimum. Le ministère des affaires étrangères israélien a regretté, mardi, un rapport  » politisé « , qui  » compromet la vie de milliers de Palestiniens et décourage de rares exemples de coopération « .

Piotr Smolar

Valls envisage des mesures anti-boycott
Le premier ministre français, Manuel Valls, a de nouveau -dénoncé, lundi 18 janvier, les campagnes visant en France les produits israéliens menées par le mouvement BDS (boycott, désinvestissement et sanctions). Devant les Amis du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), il a estimé que  » les pouvoirs publics – devaient – changer d’attitude  » vis-à-vis des manifestations organisées par ce mouvement, qui participent selon lui d’un  » climat nauséabond « .  » On voit très bien comment on est passé de la critique d’Israël à l’antisionisme et de l’antisionisme à l’antisémitisme « , a-t-il souligné, sans cependant en évoquer l’interdiction, que le CRIF demande. – (AFP.)


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