Quand la gauche pratique une politique inintelligible et inefficace

Supprimer les classes bilangues sous prétexte que tout le monde n’y a pas accès est une politique idiote et inefficace car elle conduit à un nivellement par le bas de notre éducation, qui est déjà médiocre.

Mais le problème, c’est que la suppression n’est pas de mise partout de la même ampleur ! Ainsi, sous couvert d’égalité, on aboutit à encore plus d’inégalité ! Décidément, on marche sur la tête !

Madame Najat Vallaud-Belkacem démontre là son incompétence la plus complète pour deux raisons :

1. On ne fait pas progresser l’éducation nationale en supprimant des éléments qui marchent sous couvert d’une idéologie égalitariste
2. Si on manque de moyens financiers, il faut le dire et engager la suppression pour tous, ce qui n’est pas fait…

Bref, Najat Vallaud-Belkacem mène une politique totalement illisible où même son idéologie de base est malmenée !

Comment ça s’est passé en clair ? Et bien c’est simple : là où ça a gueulé le plus, on a maintenu les choses en l’état, et ceux qui ont râlé le moins ont dit adieu aux classes bilangues ! Une belle réussite à la Française, pays de râleurs reconnu dans le monde entier !

Madame Najat Vallaud-Belkacem a donc géré ce dossier comme une tocarde de première, bien loin des exigences qui auraient du présider à sa fonction : une honte !

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 22 janvier 2016

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Les classes bilangues maintenues en partie
A Paris, la totalité de ces sections taxées d’élitisme sont conservées. Ailleurs, beaucoup devraient disparaître
au sein de la communauté éducative, quelques-uns s’offusquent de ce qu’ils perçoivent comme un  » rétropédalage politique « . Mais beaucoup, du côté des parents d’élèves notamment, s’en félicitent : une partie des sections bilangues devrait être maintenue à la rentrée 2016 – jusqu’à 70 %, avancent les syndicats d’enseignants, tout en pointant de  » très fortes disparités d’un rectorat à l’autre  » –,et ce, quoi qu’ait pu déclarer, au printemps, Najat Vallaud-Belkacem en divulguant son projet de  » collège 2016 « .

A l’époque, le ministère de l’éducation avait créé la polémique en annonçant que ces dispositifs permettant d’apprendre deux langues dès la classe de 6e, soupçonnés d’élitisme parce que ouverts à une minorité d’élèves (16 %), seraient  » rendus obsolètes  » par l’apprentissage  » par tous  » d’une seconde langue vivante dès la 5e, prévu par la réforme du collège.

L’annonce avait résonné défavorablement bien au-delà des cercles d’enseignants : de Jean-Marc Ayrault à Chantal Jouanno, politiques mais aussi intellectuels et économistes s’étaient émus, y compris outre-Rhin, de la suppression d’un  » dispositif qui marche « .

Najat Vallaud-Belkacem en avait pris bonne note : très vite, la rhétorique ministérielle s’était recentrée sur le maintien des  » bilangues de continuité  » proposées en 6e, là où une autre langue que l’anglais est enseignée au primaire. Soit  » quasiment nulle part « , ironisaient ses détracteurs.

 » Inégalités criantes « 
Dix mois ont passé, et les associations d’enseignants de langues, à commencer par les germanistes pour qui l’enjeu est de taille – les trois quarts des bilangues couplent dès la 6e allemand et anglais – reconnaissent que la rentrée 2016 s’annonce  » moins pire qu’escompté « . C’est aussi la démonstration qu’entend faire la ministre en présentant, vendredi 22 janvier, une  » carte des langues  » pour l’année 2016-2017 censée renforcer l’offre linguistique du CP à la 3e, notamment en ZEP.

Reste que la promesse d’un  » renforcement  » des langues fait rire jaune, sur le terrain. Selon le décompte – encore partiel – réalisé par l’ADEAF, association de professeurs d’allemand, Paris est la seule académie à tirer son épingle du jeu : elle ne renoncera, en septembre, à aucune bilangue. Le rectorat confirme : dans la capitale, seront bien maintenues les 84 sections  » allemand-anglais « , mais aussi 24  » espagnol-anglais « , 9  » chinois-anglais « , 7  » italien-anglais « , 5  » portugais-anglais « , 4  » russe-anglais  » et 3  » arabe-anglais « .  » Partout ailleurs, le recul est net « , regrette Thérèse Clerc, présidente de l’ADEAF. Avec des académies qui s’en sortent mieux que d’autres, comme Montpellier, Nice-Toulon ou Clermont, qui n’enregistreraient  » que  » de 10 % à 15 % de pertes. Mais celles de Poitiers, Grenoble, Rouen ou Lyon en perdraient de 70 % à 75 %. Lille près de 60 %, Limoges plus de 40 %… Dans l’académie de Caen, il faudra pratiquement faire sans.

Le SNES-FSU, syndicat majoritaire, a lui aussi sorti sa calculatrice : il a d’ores et déjà comptabilisé 65 % de sections supprimées à Lyon… contre 10 % pour Marseille.  » Est-ce ainsi que la gauche entend donner les mêmes chances à tous ? « , interroge Mme Clerc.  » Les inégalités sont criantes d’une académie à l’autre, mais elles se dessinent aussi entre les départements, voire d’un collège à l’autre, renchérit Jean-Marc Delagneau, président de l’Association des professeurs de langues vivantes (APLV).Ici, on va supprimer des bilangues, là les maintenir, mais cela se fait sans vision pérenne… et sans toujours respecter à la lettre les textes réglementaires. « 

Une  » souplesse  » dont les professeurs osent à peine se plaindre… mais qu’ils ont du mal à s’expliquer.  » De nombreux collègues nous annoncent le “décès” de leur bilangue, quelques-uns son sauvetage en tant que “bilangue de continuité”, comme c’est d’ailleurs mon cas, témoigne Isabelle Demariaux, qui enseigne l’allemand près de Saint-Etienne. Mais une collègue a signalé que sa bilangue était maintenue alors qu’aucune école de son secteur ne propose l’allemand : elle n’en revient toujours pas ! « 

Parmi les conséquences de ce  » bricolage  » laissé au bon vouloir des recteurs d’académie, une crainte revient : celle de voir des professeurs se retrouver en  » sous-service  » – et pas seulement ceux d’allemand si, comme le redoute M. Delagneau, de l’APLV,  » toutes les langues, de l’italien au russe, paient un lourd tribut à la réforme « . Pour éviter des suppressions de postes, des professeurs de collège pourraient assurer des heures au primaire.  » C’est déjà le cas « , confirme-t-on rue de Grenelle.

Progrès pédagogique ? Recul politique ? Selon que l’on se situe dans le camp des  » pro  » ou des  » anti –  » réforme, la réponse varie.  » Au nom de l’égalité, on a voulu très vite – trop vite ? – trouver des coupables aux dysfonctionnements d’un système inégalitaire, analyse Frédérique Rolet, du SNES-FSU. Mais le calcul politique était mauvais : ces sections n’ont pas toujours, en matière de ségrégation, le mauvais rôle qu’on veut leur faire jouer. En ZEP, les supprimer peut être contre-productif et faire fuir les bons élèves vers le privé.  » En mai 2015, un rapport de l’Ecole d’économie de Paris a poussé à nuancer le procès en élitisme fait aux bilangues : celles-ci s’adressent davantage aux bons élèves qu’aux élèves bien nés.

 » Entre l’idéal d’un collège plus équitable et la nécessité de maintenir des conditions d’emploi correctes, il a bien fallu trouver un compromis « , reconnaît Claire Krepper, du syndicat réformiste SE-UNSA. Le paradoxe, confient la plupart des syndicalistes, c’est que, dans bien des endroits, les bilangues pourraient devoir leur survie à cette part d’autonomie – 20 % – contre laquelle les opposants à la réforme demeurent mobilisés. Une nouvelle journée de mobilisation est prévue le 26 janvier.

Mattea Battaglia

Mille écoles en plus pour l’allemand
Si l’on ignore le détail de la  » carte des langues  » attendue -vendredi 22 janvier, une annonce se dessine : la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud- -Belkacem, -devrait faire savoir qu’un millier d’écoles supplémentaires -enseigneront l’allemand à compter de la rentrée 2016 – ce qui porterait leur nombre à 3 800. Quelque 200 autres écoles -proposeront une autre langue que l’anglais ou l’allemand. Les enseignants d’allemand sont les premiers concernés par la raréfaction des sections bilangues en collège : le dispositif a permis, en dix ans, d’enrayer la chute des effectifs dans leur discipline. Lancées en 2004, ces sections proposent d’étudier dès la 6e, en plus de l’anglais, une autre langue.


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