Il faut privilégier le rapport bénéfices-risques

Il faut continuer à interdire coûte que coûte le cannabis car c’est un grand problème de santé publique. Il peut induire des phases paranoïaques et est très destructeur pour le cerveau. C’est un poison qui doit être banni !

Mais quand la personne souffre d’un cancer et que le cannabis peut lui apporter un bien être, quelle doit être la position thérapeutique ? A ce moment là, on peut autoriser une exception, car le rapport bénéfices-risques est inversé. Il faut donc pouvoir soulager les malades de toutes les façons qu’il peut être possible de le faire.

Le médicament sous-cité, doit donc être autorisé dans ce cas, c’est une question d’humanité.

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 02 Mars 2013

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Marisol Touraine fait un premier pas vers le cannabis thérapeutique
Les associations de malades se félicitent d’une éventuelle autorisation du Sativex

C’est une mince avancée, mais un fort symbole. Le ministère de la santé étudie la modification d’un décret qui permettrait de lever l’interdiction de la commercialisation de tout médicament dérivé du cannabis. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) pourrait alors évaluer le Sativex, et éventuellement donner son accord à la mise sur le marché de ce spray, disponible ailleurs en Europe, qui permet de soulager les douleurs et contractures sévères de certains patients atteints de sclérose en plaques. Pour la première fois, le cannabis est donc envisagé non plus seulement comme stupéfiant, mais aussi comme médicament.

 » C’est une belle surprise même si le Sativex ne répond pas à tous les besoins, et une petite victoire pour les malades qui jusque-là avaient bien du mal à se faire entendre dans un débat très politique « , se réjouit Fabienne Lopez. Elle préside Principe actif, association dont les membres cultivent du cannabis pour se soigner.  » A 57 ans, je ne vais quand même pas aller en acheter dans la rue « , confie cette femme atteinte d’un cancer.

 » Un tabou est brisé. Cela pourra rendre service aux patients atteints de sclérose en plaques qui n’avaient pas accès au cannabis illégal. Mais les malades du VIH ou d’un cancer ne pourront toujours pas profiter des effets bénéfiques du cannabis, ou resteront dans l’illégalité « , estime Pierre Chapard, président de Psychoactif, association d’usagers et ex-usagers de drogue, dont certains à usage thérapeutique. Le cannabis peut soulager les douleurs, atténuer le manque d’appétit des malades du sida ou réduire les nausées lors d’une chimiothérapie.

L’éventuelle autorisation du Sativex est une  » excellente idée « , juge Bertrand Lebeau, addictologue à l’hôpital de Montfermeil. La situation actuelle l’exaspère : alors que des patients qui consommaient déjà du cannabis en trouvent sans difficulté une fois malades, des personnes âgées lui disent vouloir en bénéficier, mais ne pas savoir comment s’en procurer et ne pas vouloir braver la loi.

Pressée par Bayer

Quelques malades ont déjà pu bénéficier des effets du cannabis, par le biais d’une autorisation temporaire d’utilisation de l’ANSM, à titre nominatif et sur demande d’un médecin hospitalier, une fois tous les traitements autorisés essayés en vain. Mais  » c’est très difficile à obtenir, arbitraire et chronophage « , explique le Dr Lebeau. Depuis 2001, l’agence a reçu 150 demandes pour le Marinol, médicament à base de cannabis, une centaine d’autorisations ont été accordées. Elle en a reçu 50 pour le Sativex, mais jamais donné d’accord.

Son fabricant, Bayer, a fait deux demandes d’autorisation de mise sur le marché, qui ont été refusées. Alors que son médicament est autorisé au Royaume-Uni, il a fait un recours devant le Conseil d’Etat. Ce qui explique en bonne partie la réflexion lancée par le ministère.

Le sujet reste sensible. Dans le magazine Valeurs actuelles du 28 février, qui a révélé la démarche du ministère, Serge Lebigot, président de Parents contre la drogue, déplorait une  » première étape vers la dépénalisation « . En réponse, le ministère insiste sur  » la plus ferme opposition  » de Marisol Touraine à l’autorisation du joint récréatif. Et rappelle que des médicaments existent à base d’opiacés, donc de stupéfiants, dont l’utilisation est strictement encadrée.

Laetitia Clavreul


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