Une lettre à M. Dupont-Aignan

J’ai envoyé, récemment, une lettre à M. Dupont-Aignan, président de Debout La République (DLR) http://www.debout-la-republique.fr/.

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Bonjour,

J’ai vu avec intérêt vos interventions. Vous posez, la plupart du
temps, des questions justes et y apporter des réponses concrètes.

Vous avez raison de fustiger une partie du fonctionnement de Bruxelles
où des bureaucrates se sont substitués aux décisions du peuple. Vous
avez raison de dire que la France n’a plus la parole qu’elle avait
auparavant sur l’échiquier international. Tout ça, par la faute de nos
politiques qui n’ont eu cesse de privilégier leur intérêt propre, par
un populisme exacerbé, plutôt que de défendre l’image de notre Nation.

Cependant, et vous le savez comme moi, la sortie de la monnaie unique
entraînerait plus de problèmes qu’elle ne créerait de solutions. La
situation économique de la France ne lui permet pas d’avoir une
monnaie Nationale : avec la dévaluation engendrée et la mondialisation
qui est, que vous le vouliez ou non, bien présente à l’échelle de
notre planète, cela créerait un état de crise bien supérieur à celui
que nous connaissons actuellement. En d’autres termes, le remède
serait bien pire que le mal.

Je suis d’accord avec une bonne partie de votre discours, mais la
sortie de la monnaie unique est, et sera toujours, la mesure qui
m’empêchera de voter pour votre parti, car elle signe une immaturité,
une méconnaissance économique grave, une idiotie, qui vous rend à
jamais illégitime à gérer un pays. Fustiger la monnaie unique comme la
cause de nos problèmes est un peu facile : en Allemagne, ils disposent
de cette monnaie, et cela ne les empêche pas de réussir. Vous opposez
donc à de vrais problèmes, de mauvaises solutions.

Il y a tellement de choses à faire, tellement de réformes à obtenir
pour rejoindre le chemin de la croissance, qui ne passent pas par la
réforme de la monnaie unique… Il suffirait d’un peu plus de
réflexions, d’un peu moins de populisme pour que votre discours puisse
être le discours fondateur d’une réelle alternative.

Au lieu de cela, votre discours se veut le discours d’un Mélanchon en
goguette, toujours prêt à proposer des solutions radicales à des
problèmes qui n’en méritent pas tant.

C’est dommage car un peu de pragmatisme n’aurait pas été du luxe dans
notre monde politique. Nous manquons cruellement de cette valeur qui
dit clairement que le mieux est l’ennemi du bien. Votre radicalisme ne
vous sert pas et vous empêchera d’accéder à vos ambitions.

Réfléchissez un peu plus, parlez un peu moins. Sachez équilibrer les
solutions en disant que l’équilibre est forcément la meilleure chose à
atteindre. Le radicalisme, c’est la facilité, et s’il était facile de
faire de la politique, de gérer un pays, je crois que ça se saurait et
que s’il suffisait de sortir de la monnaie unique pour nous sortir de
la crise, cela aussi aurait été déjà fait.

Sortez de votre radicalité : c’est la meilleure solution pour servir
le pays que vous aimez tant.

Cordialement,

  Philippe NOVIANT


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