Les économistes sont inutiles et ne servent à rien d’autre que de prédire ce qui est déjà arrivé ! (1/2)

Quand un vice-président de l’Ecole d’économie reconnaît les limites de sa matière, ne reconnaît-il pas son incompétence ?

La vérité est claire : la Science économique en tant que Science n’existe pas car c’est une matière qui peut être modifiée par ses acteurs !

Non seulement, c’est une matière éminemment chaotique (le fameux effet papillon), mais, parce qu’elle est susceptible d’être modifiée par ses propres composantes humaines, rend fausse la moindre vérité ! En effet, à partir du moment où elle est révélée elle est erronée car on ne pourra jamais empêcher des gens d’utiliser leur connaissance pour aller à l’encontre des faits par volonté d’en tirer profit !

Le débat est alors purement idéologique et ne correspond à aucune réalité tangible tant les exceptions sont aussi nombreuses que les réalités…

Il n’y a donc pas de Science économique au sens de « connaissances du monde ». La connaissance se borne à des faits qui ne sont pas reproductibles dans un autre contexte. Les crash économiques sont beaucoup trop nombreux pour qu’ils n’aient pas été anticipés si la Science économique existait réellement.

Quand on a autant d’exceptions que de faits, peut-on encore parler de Science ?

L’idéologie est reine en sciences économiques. Pour la Science, on repassera tant que certains utiliseront leur savoir à démonter cette Science ce, par profit pécunier ou de simili-gloire…

En plus, comment peut-on honnêtement parler de sciences économiques quand ces grands penseurs, ces grands professeurs n’ont jamais été inclus dans l’outil économique de base en n’ayant jamais été employés dans une entreprise ? C’est un non-sens absolu !

Un article du journal ‘Le Monde’ daté du 11 octobre 2016

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Daniel Cohen :  » Un nouveau Keynes ne serait pas de trop « 

vice-président de l’Ecole d’économie de Paris et directeur du département d’économie de l’Ecole normale supérieure, Daniel Cohen (membre du conseil de surveillance du Monde) a formé une bonne partie de la nouvelle génération des économistes français. Il raconte la mutation du métier et en reconnaît ses limites. Entretien.

Le débat actuel qui agite la communauté des économistes témoigne du foisonnement particulier de cette discipline. En a-t-il toujours été ainsi ?

Une rupture s’est produite à la fin des années 1970, à peu près au moment où je suis entré dans ce métier… La discipline était alors fortement théorique. Les travaux de recherche dans un centre comme le Cepremap étaient à moitié post-marxistes et à moitié d’économie mathématique. Chacun bénéficiait d’une immense notoriété internationale pour les -concepts qu’il produisait. Mais le travail empirique, à ras du sol, se faisait dans les administrations, à l’Insee ou à la Direction de la prévision, qui avaient en réalité le dernier mot sur la réflexion économique. C’est tout au long des années 1980 que les économistes français se sont émancipés de la tutelle des administrations. Progressivement, ils ont enlevé à l’Etat le monopole du savoir légitime. Mais le grand choc est venu de la révolution numérique. Un chercheur comme Thomas Piketty peut télécharger sur une clé USB tous les relevés de l’administration fiscale et les étudier d’une manière que ladite administration n’avait jamais envisagée.

L’économie est-elle pour autant capable de dégager un savoir objectif ?

Les économistes peuvent trancher scientifiquement un certain nombre de questions, mais rétrospectivement. On peut réfuter telle ou telle interprétation de la crise de 1929. Mais lorsqu’il s’agit, ici et maintenant, de traiter une question complexe – faut-il, par exemple, sortir de l’euro comme hier de l’étalon or –, le recul manque. Les débats deviennent beaucoup plus spéculatifs et les controverses vives. Lorsqu’il s’agit d’interpréter le présent, et a fortiori quand il faut proposer des recommandations de politique économique, il faut fabriquer une vision cohérente du monde. Or, professionnellement, on demande aux universitaires d’être spécialisés sur des micro-sujets. Il faut donc qu’ils se fassent violence pour répondre à la demande sociale de créer un savoir global et cohérent. Et dans cet exercice, les économistes ne sont pas seuls en piste. Les administrations, les journalistes peuvent eux aussi produire une synthèse interprétative du monde.

N’est-ce pas ce que vous essayez de faire dans vos livres ?

Je le tente depuis que j’enseigne à des jeunes gens qui viennent de disciplines variées, comme les mathématiques ou la philosophie, et qu’il a fallu convaincre que l’économie était une discipline aussi noble que les autres.

Où chacun peut proposer sa théorie…

Prenez la polémique sur la loi travail. A l’Ecole d’économie de Paris, il y a eu autant d’économistes pour que contre. Tous avec des arguments valables. On tranchera cette controverse dans vingt ans. Mais en attendant, il faut faire un diagnostic. Personne ne peut prétendre détenir le savoir définitif. Cela ne veut pas dire qu’on peut dire n’importe quoi. Le créationnisme, pour prendre un exemple extrême, n’a pas sa place à l’université. Mais le débat n’est pas entre science et sorcellerie. Il consiste à gérer des informations disparates et à les mettre en cohérence.

Les économistes sont-ils condamnés à la modestie ?

Oui, les économistes doivent rester humbles, car ils savent la fragilité de leur savoir face à la complexité du monde. Ils ont gagné la bataille du pouvoir intellectuel face à celui de l’Etat. Mais ils ne peuvent, par exemple, se substituer au pouvoir politique. On trouve d’ailleurs peu d’économistes qui ont fait une carrière politique. La vie universitaire exige d’eux des connaissances beaucoup trop spécialisées pour cela.

Pourtant les penseurs du XIXe  siècle proposaient de grandes synthèses…

En effet, ils ne faisaient même que ça. Adam Smith ou David Ricardo découvraient un monde totalement inédit et n’avaient aucune donnée pour guider leur pensée. On n’en est plus là. Mais l’idée qu’on aurait atteint l’âge d’un savoir a-théorique, entièrement empirique, est un doux rêve. La macroéconomie, qui est à certains égards la discipline reine, est en pleine crise conceptuelle. Un nouveau Keynes ne serait pas de trop.

propos recueillis par, philippe Escande


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